Peyrolles Rétro

Vidéo du conservatoire (~50Mo)

Conservatoire de l'Instruction Publique.

 Peyrolles-Retro "Centre Culturel Julie Lombard."

 

Ce texte est dédié à la mémoire

 du regretté Président de l'AMOPA-13

M. Fernand Morin.

  Créé en juillet 1996 à l'initiative d'Alain Balalas, directeur d'école honoraire, sous l'égide de l'Association de l'Ordre des Palmes Académiques et de L'Union Archéologique des BdRh, avec le soutien de l'Inspection Académique des BdRh, le premier musée scolaire des Bouches-du-Rhône tient ses quartiers au Château du Roi René à Peyrolles, singulièrement dans une pièce de l'ancienne école entièrement rénovée par les services municipaux. Dans ce local, sont exposés des exemplaires de matériels scolaires de toute sorte : mobiliers, cartes murales, livres de classe et de pédagogie, reconstitution d'une mini-salle de classe, stylos, crayons, gommes, jouets, tabliers d'élèves, cahiers, etc. Ainsi une documentation importante provient des archives des héritiers de Julie Lombard, qui fut directrice de l'école de 1912 à 1946 et laissa un beau et émouvant souvenir encore très vivant aujourd'hui.  

Autre documentation remarquable, la collection de livres de classes de toutes les époques, certains remontant à 1816, ainsi que des recueils des textes officiels, programmes et instructions, fiches de préparations de classe, répartitions. Cela forme  avec les tableaux muraux d'histoire naturelle, de sciences physiques et les cartes de géographie, un ensemble imposant, fond qui peut intéresser tous ceux qui étudient l'évolution des doctrines et des méthodes pédagogiques en France.  

Nombre de photos de classe, de diverses origines, sont rassemblées dans ce Conservatoire dont l'évidente destination, comme son nom l'indique, est de garder  pour les générations futures des traces tangibles et vérifiables de ce que fut un passé qui n'est pas tellement éloigné comparé au présent de l'actualité pédagogique.  

L'origine de ce fond consiste essentiellement en dépôts effectués par des particuliers, personnes plus ou moins proches de l'Enseignement, qui désiraient trouver une destination utile à la collectivité de ce qui leur était resté soit de leur carrière, soit de leurs parents, pour éviter la regrettable dispersion, plus ou moins probable, de ces souvenirs. D'autre part, on a recueilli ce que des écoles publiques ou privées ne tenaient pas à conserver lors des réhabilitations d'école, sans vouloir pour autant les amener à la décharge publique. Il est toujours loisible de prendre contact avec le fondateur‑administrateur, monsieur Balalas, pour déposer ce qui peut de près ou de loin, évoquer l'activité pédagogique de notre pays, dans son ensemble, sous toutes ses formes.

 Pour visiter , il est bon de prendre rendez-vous à l'adresse indiquée, le jour le plus favorable pour visiter, est actuellement le lundi, mais des visites sont organisées lors de journées spéciales comme les Journées du Patrimoine, par exemple, ou diverses manifestations nationales. Contact : ( 0442 57 87 60).

                                                                                                             Alain Balalas

Officier des Palmes Académiques,  Responsable du Pays d'Aix, AMOPA 13.

 Le Musée de l'Ecole à Peyrolles.  

Sous le haut patronage de l'Association des membres de l'Ordre des Palmes Académiques, et sous l'égide de Peyrolles-Rétro, le "Conservatoire de l'Instruction Publique de Peyrolles-Rétro Centre culturel Julie Lombard "  est situé  à Peyrolles au Château du Roy René.  Ce Conservatoire  a pour fin de recueillir, de conserver et de transmettre aux générations futures les témoignages de toute sorte ayant un rapport proche ou lointain avec l'Ecole et l'Instruction sous toutes ses formes. Les dépôts et les dons, dûment enregistrés, sont déposés et exposés dans une salle spécialement aménagée et réservée à cet effet, la salle du Centre Culturel "Julie Lombard", du nom d'une institutrice de Peyrolles qui a laissé, avec monsieur Barthomeuf, un souvenir ému et attendri dans la mémoire de nos contemporains, dont beaucoup se souviennent encore de l'avoir eue pour maîtresse d'école. Le musée est administré par deux directeurs, messieurs Alain Balalas, directeur d'école honoraire et initiateur de cette réalisation, et monsieur Roland Maurel, édile municipal. Les visites en sont gratuites, et il peut servir de support à des actions culturelles et d'ordre éducatif : projections, causeries, conférences, expositions. Toutes les personnes qui désireraient confier, ou donner, des souvenirs, des objets, des livres, des photos, des matériels, des mobiliers, tenant à l'école sont priées de s'adresser à la Mairie, ou à monsieur Alain Balalas,  (04 42 57 87 60).

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 Conservatoire de l'Instruction Publique (Centre culturel Julie Lombard). Le musée scolaire établi par monsieur Balalas  avec le concours de Roland Maurel et de Peyrolles-Rétro, est installé dans l'ancienne charbonnière de l'école (cour intérieure du château), entièrement rénovée. Rappelons que les musées scolaires sont rares en France : ceux de Remoulins (Gard), Eghisheim (Haut-Rhin), Firmy (Aveyron), Carcassonne, Forcalquier (Alpes de Haute-Provence) sont les plus connus.

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Témoignage.  

Pourquoi et comment j'ai fondé ce haut lieu de mémoire.  

Durant mes années d'enseignement, j'avais conservé par-devers moi, tout ce qui concernait ma carrière et celle de ma première femme, institutrice et directrice d'école comme moi, d'abord et en premier lieu comme souvenir, puis comme témoignage. Peu à peu et sans le vouloir vraiment, j'ai été conduit à collectionner également tout ce dont mes collègues désiraient se débarrasser à l'occasion des remises en état, réfections, réhabilitations, des écoles où je travaillais. J'ai été instituteur, puis directeur d'École à Marseille, ensuite adjoint pendant cinq ans à Peyrolles, et j'ai terminé ma carrière comme directeur de l'École de Venelles le Haut,  pour mes dix dernières années.  

            Ne sachant ce que deviendraient mes trésors pédagogiques , et ceux de ma première femme, décédée en 88, ou plutôt craignant qu'après ma disparition, ils ne finissent comme ceux de tant d'autres, à la poubelle ou chez un brocanteur, l'idée me vint d'en faire un musée. Un "musée de l'Instruction Publique". Je m'étais rappelé le propos d'une femme de service d'une des écoles où j'exerçais, effrayée à la pensée d'effectuer son ménage dans une classe littéralement envahie par les collections d'insectes, de pierres, de végétaux, d'exemplaires en tout genre à montrer aux élèves,  réflexion relayée par un des nombreux inspecteurs qui me firent l'honneur de me rendre visite : "Cette classe est un véritable musée" !!!

             Pourquoi, inversement, ne pas faire un musée de la classe ? Oui, pourquoi pas...?

             Le difficile, en pareil cas, est de trouver un local adéquat. Car, enfin, qu'est-ce qu'un musée sans un local ? Cela n'existe pas en tant que musée, bien évidemment. Grâce à la compréhension de la municipalité de Peyrolles, je pouvais bientôt disposer d'un local situé dans le château historique de Peyrolles, l'ancienne charbonnière de l'école. Il ne fallait que la doter du confort moderne : un plancher en béton, des carreaux aux fenêtres, l'électricité. Ce qui fut fait, en quatre années, et surtout grâce à la volonté affichée du directeur du service technique, monsieur Courtillat, qui avait pris la chose à coeur. Le musée ne demandait plus qu'à naître.

             Jusque là, on aura du mal à le croire, j'ignorais tout de Julie Lombard. personne ne m'en ayant jamais parlé.  Je savais comme tout le monde qu'un des directeurs historiques de Peyrolles, monsieur Toussaint Barthomeuf, avait dirigé sa vie durant l'école primaire et fait construire le groupe scolaire qui porte son nom et dont il avait dirigé et surveillé les travaux avec la plus grande conscience. Et c'était tout

                        C'est madame Boutin, qui, un jour que je discutais avec elle de ce futur musée, me dit :  " Mais, monsieur Balalas, j'ai eu l'occasion de faire la connaissance du neveu de Julie Lombard qui fut institutrice à Peyrolles de 1909 à 1946, pratiquement sans interruption, jusqu'à sa retraite. Elle a laissé un souvenir fort, vivant et ému dans la mémoire des Peyrollais, dont beaucoup, qui sont aujourd'hui  grands-parents, ont été ses élèves, à cause de son dévouement entier, et de sa participation active à bien des oeuvres d'aide et de secours dans les temps difficiles..."  

            De ce fait, l'entreprise prenait une toute autre dimension. Il ne s'agissait plus seulement de créer un musée de l'école comme les autres, mais aussi, mais surtout, de ressusciter la mémoire de la commune en la personne de celle qui avait incarné longtemps le savoir, l'éducation, et l'exemple du dévouement fraternel aux plus démunis. C'est pourquoi je décidai de baptiser mon musée "centre culturel Julie Lombard"  

            Julie Lombard était née le 8 février 1891 à Saint-Michel l'Observatoire dans les Basses-Alpes, aujourd'hui les Alpes de Haute-Provence. Sa carte d'identité de 1943 lui octroie une taille de 1 m 50, des cheveux châtains, un nez "moyen", des yeux foncés, donc marrons, un visage de forme ovale , un teint "naturel", et comme signe particulier : "néant". Elle fréquente l'école primaire, puis l'école annexe cours complémentaire de  son village et entre à l'Ecole Normale d'Institutrices d'Aix le 1er octobre 1906 en 5°.  

            Sortie de l'Ecole Normale en 1909, elle est installée comme stagiaire le 1er octobre de la même année à l'école de filles de Peyrolles. En 1913, le 2 août, elle est nommée titulaire de direction, et directrice en titre le 1er octobre 1921. Entre temps elle s'est mariée à un  instituteur de l'école de garçons, Gaston Lombard, qui décède en 1920 des suites de ses blessures au cours de la guerre de 14/19. La voilà veuve après un court mariage avec un époux adoré, qu'elle n'aura connu que peu de temps. Madame  Simone Moreau, ma voisine, m'a souvent raconté comment, petite fille, elle allait dans l'appartement au-dessus de l'actuelle maison de la presse porter des fleurs son père, Pellegrin, était pépiniériste horticulteur  à ce pauvre monsieur Lombard, qui était si malade.

             Le nom de monsieur Lombard, quoiqu'il fût décédé en 1920, figure bien sur les divers Monuments aux Morts de 14/19, ainsi que sur la plaque de l'église paroissiale. Entre parenthèses, et ceci pour répondre à l'objection de ceux qui s'étonnent de ce que le sculpteur Pourquet ait gravé sur le socle du Pilu dont s'orne le Monuments aux Morts de la Place des Héros, (anciennement Place aux Tilleuls), 1914/1919, il est historiquement exact que si l'armistice a été déclaré le 11 novembre 1918, en réalité la guerre a cessé par le Traité de Versailles en 1919. C'est donc le sculpteur qui a raison, malgré l'universelle habitude de dire Guerre de 14/18. Fin de la parenthèse.

             Cet événement malheureux eut de grandes répercussions sur la vie de Julie Lombard,  puisque, privée d'enfants et ne désirant pas fonder un nouveau foyer,  elle fut amenée à se  consacrer entièrement à son école comme à une famille. C'est à cette époque que pour la distraire de sa solitude, les parents de Suzanne Figuières - future madame Mévolhon -- l'envoient chez sa tante et marraine où elle suit les classes, qui se faisaient à l'époque dans la cour intérieure du château, là où se trouvent aujourd'hui des bureaux municipaux. Le local qui abrite aujourd'hui le centre Culturel Julie Lombard (Conservatoire de l'Instruction Publique, Musée scolaire) est l'ancienne charbonnière de l'école.

 "Je me souviens, raconte Suzanne Mévolhon , nièce de Mme Lombard, quand on nous envoyait chercher le charbon en bas, c'était un grand honneur que se disputaient les élèves, comme aussi d'effacer le tableau, noir à cette époque, et d'aller chercher les craies dans un petit local qui renfermait cette marchandise ainsi que les cahies, et autres ustensiles de classe, local qui est aujourd'hui celui des archives de la commune."

             En 1934, elle reçoit la mention honorable le 21 juillet 1934, et le 14 juillet 1936 les Palmes Académiques : elle devient Officier d'Académie, ce qui correspond aujourd'hui au grade de chevalier. Pendant l'Occupation elle s'occupe des plus démunies de ses élèves et anime des oeuvres qui viennent au secours de ses compatriotes. Malgré cela, en 1941, elle est mise à la retraite d'office. Pourtant, jamais elle ne s'était occupé de politique, mais elle fut non seulement victime des conditions dramatiques de cette malheureuse époque, mais aussi d'une brouille avec le curé de Peyrolles, auquel quoique fervente catholique, elle tînt tête fermement dans une époque où c'était quand même aventuré. Ses élèves anciennes et nouvelles lui font un adieu chaleureux, et bien heureusement  elle est réintégrée le 30 octobre 1944, pour ne prendre sa retraite définitive que le 30 septembre 1946, à 37 ans, 7 mois, 23 jours de service.. Elle va consacrer le reste de son âge à des voyages et à sa famille de Saint-Michel, toutes choses qui lui avaient été difficiles pendant le cours de sa carrière. Elle décèdera après quelques années de retraite somme toute heureuse et paisible dans sa 83° année      dans le courant de l'année 1975. Elle repose aujourd'hui au cimetière de son village de naissance, Saint-Michel L'Observatoire, où l'un de ses petits-neveux est ingénieur à l'Observatoire précisément. C'est là que j'ai rencontré son neveu, monsieur Figuière, qui voulut bien faire don au Centre Culturel Julie Lombard de tous les souvenirs (cinq gros cartons), qu'il avait heureusement conservés de sa tante et de son oncle Gaston. Ce trésor est bien évidemment le plus beau fleuron de notre entreprise. on imagine ce qu'il véhicule d'émotion dans la contemplation de ces humbles règles, morceaux de craie, gommes, crayons, plumes, préparations, brouillons, factures, photographies,  petits papiers déchirés dans les coins, portant un nom, une note,

 Extraits de ses rapports d'inspection.

 Mars 1910.

 "Mlle Bonnefoy s'exprime facilement, elle est active, intelligente. Elle a le désir de bien faire, est très réfléchie, sérieuse, deviendra une bonne institutrice."

 18 avril 1913. (M.Déplat):

"Mlle Bonnefoy a supplée cet hiver sa collègue chargée de la direction de l'école: elle s'est parfaitement acquittée de sa tâche. Les résultats obtenus en 1ère classe pendant ce temps me paraissent satisfaisants."

 23 mai 1918. (M.Deplat.)

"Mme Lombard s'acquitte toujours quotidiennement de ses fonctions d'une manière fort satisfaisante. Les succès annuels de ses élèves au C.E. en témoignent d'ailleurs hautement."

 22 mai 1939. (M.Bernamonti)

"Mme Lombard est une très bonne maîtresse à tous les points de vue. Elle exerce une influence profonde sur la formation morale de ses élèves et elle leur donne un enseignement clair, substantiel, profitable. Elle obtient d'excellents résultats. Madame Lombard mérite l'estime de ses chefs."

 Visitée en 1934 ( 24 février) par l'Inspecteur Général :

"Classe très bien tenue, où l'on travaille dans l'ordre et la joie avec profit. Très bonne maîtresse à tous égards... Madame Lombard est une institutrice d'un dévouement extrême. Elle aime sa classe, c'est‑à‑dire ses élèves et son travail;  ses élèves l'aiment et leurs familles l'estiment. La classe de Peyrolles est très bonne et obtient des résultats remarquables à l'examen du CEP. J'exprime ma satisfaction à Mme Lombard."

 UN LIVRE SUR  PEYROLLES ET JOUQUES.

 Dans la collection "Mémoires en Images", une série de plus de 500 titres pour la France, des éditions Alan Sutton, une maison internationale, basée Londres, mais ayant des succursales dans toute l'Europe,  figure un ouvrage sur les deux communes par Alain Balalas, fondateur du musée scolaire de Peyrolles Rétro ( le Conservatoire de l'Instruction Publique des BdRh ). Cet ouvrage réunit des photographies de famille et des cartes postales qui évoquent la vie de nos deux communes avec beaucoup d'à-propos, illustrées de légendes pour lesquelles l'auteur n'a pas craint de s'adresser aux anciens. Beaucoup de personnes n'avaient pas de photos de leurs parents ou grands-parents et peuvent maintenant les montrer à leurs enfants. Cela fait une publication très vivante, d'un haut intérêt, qui rencontre un franc succès et que vous pouvez vous procurer auprès du bureau du Tourisme de Peyrolles, de Peyrolles-rétro, et du Conservatoire. Prix public 18,30 Euros (+ port: 2 €.)

Alain Balalas

AMOPA-13.

copyright. texte paru dans le numéro 156 de la Revue Violettee(des Palmes Académiques)